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Titre de séjour : le calvaire d’une famille algérienne en France

Le cauchemar a commencé en 2020 quand l’autorisation de séjour provisoire de la famille a expiré.

Titre de séjour : le calvaire d’une famille algérienne en France
our certains, un tapis rouge leur est déroulé vers la naturalisation, pour d’autres, leur séjour est marqué par un véritable enfer administratif. (Photo par ERIC / Adobe Stock)

Une famille algérienne de sept membres est menacée d’expulsion du territoire français, mais elle peut compter sur un élan de solidarité pour tenter d’inverser la tendance.

Hichem et Amina, deux Algériens sont arrivés en France en 2015 avec leurs deux filles nées en Algérie. Entre-temps, le couple a eu trois autres filles, toutes nées en France.

Aujourd’hui, la famille installée en France depuis huit ans maintenant risque l’expulsion vers l’Algérie, a rapporté BFM TV. La mobilisation s’organise pour lui venir en aide.

Le réseau éducation sans frontières (RESF) compte parmi les soutiens de la cause de la famille de Hichem. Richard Moyon, cofondateur du réseau, trouve « insupportable » qu’on veuille expulser la famille, d’autant « qu’une des enfants est malade ».

En effet, c’est justement pour soigner la fille aînée qui avait 3 ans à l’époque que le couple décide de s’installer en France en 2015.

Victime d’une grave malformation cardiaque connue comme la tétralogie de Fallot, la petite est traitée depuis sa naissance. La prise en charge médicale en France est meilleure qu’en Algérie, selon le témoignage de son papa pour BFM TV.

Une des filles est atteinte d’une grave maladie cardiaque

« En Algérie, elle n’arrêtait pas de faire des malaises », explique-t-il.

Hichem ne veut pas croire à un retour forcé en Algérie où « on était incapable de la soigner et que personne ne pouvait rien faire ».

Le père travaille depuis 2017 comme agent de tri à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Titulaire d’un contrat à durée indéterminée après avoir passé par un intérim, Hichem est encensé par son employeur pour son « engagement » et son « professionnalisme ».

Le cauchemar a commencé en 2020 quand l’autorisation de séjour provisoire de la famille a expiré. Depuis, la demande de titre de séjour est rejetée, ce qui fait que Hichem et sa famille se trouvent sous la menace de quitter la France où leur fille est soignée.

Le 29 mars dernier, la famille reçoit une notification d’obligation de quitter le territoire français accompagnée d’une interdiction de retour en France.

Pourtant, la famille répond aux critères de la circulaire signée par Manuel Valls qui stipule que les étrangers présents en France depuis au moins cinq ans, dont les enfants sont scolarisés depuis au moins trois ans, peuvent prétendre à l’obtention d’un titre de séjour provisoire, indique BFM TV.

De son côté, la préfecture des Hauts-de-Seine, émettrice de l’OQTF, justifie sa décision dans une réponse à BFM TV mettant en avant des éléments factuels.

Bataille juridique et élan de solidarité

La préfecture évoque « notamment son entrée irrégulière sur le territoire français, l’existence d’attaches dans son pays d’origine et l’avis de l’Ofii (Office français de l’immigration et de l’intégration, NDLR) en 2020 » et « l’état de santé de son enfant ne l’empêchait pas de voyager et de la faire soigner dans son pays compte tenu des structures médicales existantes en Algérie ».

Hichem, lui, se défend d’être entré illégalement en France.

Le retour en Algérie est-il risqué pour la fille de Hichem ? Oui, selon un cardio-pédiatre de l’hôpital universitaire Robert-Debré (AP-HP). La petite a besoin d’un suivi hautement spécialisé. Son transfert en Algérie serait « un risque vital faute de structure médicale adaptée », d’après le médecin.

L’avocate de la famille dénonce une décision qui « relève de l’appréciatif ». « Une admission exceptionnelle au séjour pourrait pourtant leur être accordée, la circulaire Valls est claire, mais le préfet la rejette sous prétexte qu’ils ne répondent pas aux conditions de l’accord franco-algérien », détaille l’avocate pour BFM TV.

Un élan de solidarité s’est formé autour de la famille. Près de 200 parents d’élèves ont signé une pétition pour que Hichem, sa femme et ses enfants restent en France. « Leur vie est là, en France », a déclaré Cécile Claudel, Présidente de l’association de parents d’élèves.

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